VENDREDI 24 NOVEMBRE - 20H30
ATTENTION - CHANGEMENT DE LIEU
Suite à la tempête Ciaran, la Salle des Fêtes étant endommagée, la projection aura lieu dans la Salle d'animation de la Radio PLUM'FM, 2 rue des Rosiers.
Réservation obligatoire (06 99 93 01 07 ou lespasseurs02@hotmail.fr)
En partenariat avec la Médiathèque de Sérent
Entrée libre
En présence de Margaux Magnan, l'assistante réalisatrice et membre de l'association Limbo
LE CHANT DES VIVANTS
Un film de Cécile ALLEGRA
82 min - 2023
Survivants de la longue route de l’exil, de jeunes filles, de jeunes hommes, arrivent à Conques, au cœur de l’Aveyron. Là, une association, Limbo, entourée d’habitants accueillants, permet au groupe de se poser un temps. Ces jeunes sont issus d’Erythrée, du Soudan, de Somalie, de Guinée, de RDC. À Conques, ils marchent, discutent, respirent... Peu à peu, le souvenir de la route s’atténue, et la parole renaît. Alors un jour surgit une idée un peu folle, celle d’une expérience collective. L’histoire commence à l’automne, dans ce petit bout de France, et se termine en juillet, dans l’éclat d’un été. De toutes leurs épreuves, ils feront une chanson.
GENESE DU FILM
Un jour de juin 2014, Cécile Allegra sort du Sinaï en emportant les
derniers rushs deVoyage en Barbarie1 . En Egypte, elle a rencontré H.,
survivant d’une longue détention dans le Sinaï. Son esprit est emmuré
dans la douleur, comme il l’est, lui, au dernier étage de cette tour du
Caire. À la fin du tournage, H. confie à Cécile : « tu es un mirage qui va
s’évaporer, dans quelques minutes, il ne restera rien ». Elle lui fait alors
une promesse, dont elle connait les dangers : celle de le sortir de là.
Cécile est entrée dans le Sinaï en tant que réalisatrice, elle en revient
décidée à s’engager. À son retour en France, elle parle aux officiers
de l’OFPRA 2 , du MAE3, aux parlementaires de l’Assemblée, du Sénat
français, du Sénat italien : à tous, elle leur répète que ce qu’elle a vu
n’est pas « juste » un trafic, mais un système concentrationnaire.
À l’automne 2015, quelque chose bouge enfin. Grâce à l’OFPRA, elle
parvient à faire sortir H. avec M., un autre mineur survivant. Ils arrivent
en France avec un visa pour l’asile et s’installent dans un CADA 4 en
Alsace. Cécile croit alors que le plus dur est derrière eux, qu’elle a fait
tout ce qu’elle a pu. Cinq mois plus tard, son téléphone sonne : H. a été
trouvé inanimé, sur le sol de son dortoir. Il n’a pas pris une corde, ne
s’est pas ouvert les veines. Il s’est juste couché sur son lit et il est resté
là sans boire et sans manger. Jusqu’à tomber dans le coma. Il s’en est
sorti de justesse.
Dans les jours qui ont suivi, Cécile créé l’association Limbo. Une
vingtaine de personnes, psychologues, art-thérapeutes, militants en font
partie et réfléchissent ensemble à la meilleure manière d’accompagner
les survivants des camps de torture lybiens.
Depuis 2016, Limbo organise des séjours thérapeutiques à Conques.
Six fois par an, ce village de l’Aveyron accueille une dizaine de jeunes
ayant survécu aux camps de Libye : le temps d’une semaine, ils suivent
des séances d’art-thérapie et de musicothérapie pour se reconstruire.
Peu à peu, un lien se renoue entre leur corps torturé et leur psyché
meurtrie. Pour certains d’entre eux, la reconstruction s’ébauche très
vite. Pour d’autres, il faudra plus de temps.
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